La Thérapie Myofonctionnelle Orofaciale

Définition

La Thérapie Myofonctionnelle Orofaciale est un ensemble de diverses techniques de rééducation des troubles myofonctionnels orofaciaux.

Elle fait explicitement partie du champ de compétence de l’orthophonie/logopédie notamment en France ( LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 – art. 126.), en Belgique (Arrêté Royal 1967- art. 23), mais également partout ailleurs (ex. : Champ d’exercice de l’Orthophonie Canada, Scope of Practice American Speech-Language-Hearing Association).

En France, les kinésithérapeutes sont également habilités à rééduquer les actes spécifiques suivants : rééducation de la motilité faciale et de la mastication ; rééducation de la déglutition (DÉCRET n° 2000-577-art 5).

Le terme Thérapie Myofonctionnelle ou Thérapie Myofonctionnelle Passive est également parfois employé pour désigner un traitement/appareil orthodontique de type fonctionnel.

Terminologie francophone

Les termes francophones pour qualifier la prise en charge se démultiplient en fonction des écoles de pensées : “myothérapie orofaciale fonctionnelle”, “réhabilitation neuromusculaire orale”, “rééducation des dyspraxies linguales”, “rééducation oro-maxillo-faciale”, “logopédie myofonctionnelle”, “rehabilitation oro-sensori-motrice”, “myothérapie orale”, “myothérapie orofaciale”,… et sont parfois spécifiques à une seule partie du trouble : “rééducation des dyspraxies linguales”, “kinésithérapie linguale”, “rééducation de la déglutition atypique”,…

Une multitude de termes qui peut semer la confusion. La recherche scientifique dans le domaine apporte un peu de clarté : le descripteur MeSh officiel est Thérapie Myofonctionnelle (le MeSH est un thésaurus biomédical publié et mis à jour par la National Library of Medicine (US) et utilisé notamment pour l’indexation des références bibliographiques de bases de données scientifiques reconnues. Il est notamment traduit en français par l’INSERM). De plus en plus considéré comme davantage spécifique, le terme Thérapie Myofonctionnelle Orofaciale est aujourd’hui préférentiellement employé.

Historique

La thérapie myofonctionnelle orofaciale naît dans le contexte de l’orthodontie. C’est en 1918 que Alfred Rogers, orthodontiste américain, propose une série d’exercices visant à améliorer la tonicité et le fonctionnement musculaire, considérant alors les muscles orofaciaux comme un véritable appareil orthodontique vivant. Par la suite, Benno Lischer, orthodontiste américain, sera le premier à employer le terme Thérapie Myofonctionnelle.

Le concept évolue très lentement. Brodie, en 1950 propose de maintenir un élastique orthodontique sur la partie postérieure de la langue pour changer sa position au repos. Un an plus tard, Whiteman propose le même principe avec un bonbon dans le but d’améliorer l’occlusion et faire disparaître le défaut de prononciation retrouvé chez ces patients.

Dans les années 50, Walter Straub est l’orthodontiste qui va développer le concept de tongue thrust (déglutition atypique ou dysfonctionnelle en français). C’est aussi lui implique pour la première fois les orthophonistes/logopèdes dans la prise en charge. Richard Barrett, orthophoniste/logopède élève de Straub, se spécialise alors dans cette prise en charge et forme ses collègues orthophonistes/logopèdes (notamment M. Hanson, G. Peachy et W. Zickefoose). Ceux-ci deviendront les plus grands maîtres-penseurs de la thérapie myofonctionnelle orofaciale. Ensemble, ils créent en 1972 l’Association Internationale de la Thérapie Myofonctionnelle Orale, appellée par la suite l’Association Internationale de la Myologie Orofaciale (IAOM). Ils fonderont plus tard l’International Journal of Orofacial Myology and Myofunctional Therapy (1975).

Le concept arrive en Europe par l’intermédiaire notamment de W. Zickefoose, orthophoniste américain, qui parcourt le monde pour former des thérapeutes et informer les professionnels de la santé (dentistes, hygiénistes dentaires, médecins et autres) aux concepts de la thérapie myofonctionnelle orofaciale et en particulier de la déglutition. La publication de plusieurs articles scientifiques puis du livre Myofunctional Therapy (1977) par l’orthophoniste/logopède D. Garliner participe grandement au rayonnement de la thérapie myofonctionnelle en Europe. Le premier congrès Européen sur le thème de la Thérapie Myofonctionnelle est organisé en 1981 à Munich.

Plusieurs écoles de pensées se créent alors, principalement sur base empirique. Certaines branches restent très conservatrices, d’autres y ajoutent des concepts novateurs comme l’éducation fonctionnelle, la thérapie manuelle ou la réorganisation neurofonctionnelle, encore enseignées à l’heure actuelle.

En Belgique, Denise Jarbinet crée un service de rééducation des troubles logopédiques dans le cadre de la clinique ORL de l’Université de Liège qui est à l’origine . On suppose que très vite …

En France, c’est Maryvonne Fournier, kinésithérapeute et élève de Jean Delaire, qui est considérée comme la pionnière de ce qu’elle appellera la kinésithérapie linguale. Elle participe au livre La Rééducation des fonctions dans la thérapeutique orthodontique (1991) qui est largement à l’origine de l’implication des masseurs-kinésithérapeutes français dans ce type de prise en charge.

Les membres fondateurs de l’assocation AK-MFT, alors considérée comme la représentante européenne de la thérapie myofonctionnelle considèrent toutes ces “nouvelles méthodes” comme de l’appropriation intellectuelle et dissolvent leur association en 2003.

Résultat Pubmed du nombre de publication par année avec le descripteur “Myofunctional Therapy”

Formation des thérapeutes

La formation initiale des orthophonie/logopédie inclut la prise en charge des fonctions orofaciales. Toutefois, l’approfondissement du sujet dépend du lieu de formation. En Belgique, en Espagne, au Portugal et au Brésil par exemple, il existe des masters spécifiques de spécialisation (ex. : Máster en Motricidad Orofacial) incluant des stages dans le domaine, alors que dans certaines Université le sujet est abordé au sein d’un autre cours. Il est donc vivement recommandé, comme l’ASHA le préconise, que le praticien suive plusieurs formations continues dans le domaine. Les mêmes constats peuvent être faits pour les kinésithérapeutes français ayant suivi une formation spécifique en rééducation maxillo-faciale.

Associations

Depuis la fin de l’association AK-MFT représentante de la TMF en Europe, certaines associations importantes ont été créées, notamment : The Nordic Association for Myofunctional Therapy, the British Society of Myofunctional Therapy, la Société Internationale de Kinésithérapie Linguale Oro Maxillo Faciale qui a pour but de perpétuer l’expertise de Maryvonne Fournier, le Groupe de Thérapie Myofonctionnelle qui a pour but de promouvoir la thérapie myofonctionnelle appliquée au troubles respiratoires du sommeil, l’Association de Rééducation Oro-Maxillo-Faciale, le Cercle d’Etudes et de Recherches en Rééducation Oro-Faciale,…

Pourquoi créer une nouvelle association ? Les associations actuelles sont essentielles au rayonnement de la TMF. Mais elles représentent souvent une branche spécifique et le patient comme le praticien peuvent s’y perdre. Dédiée aux les troubles non pas sur la thérapie, pour permettre une compréhension globale et pluridisciplinaire. Nous pensons qu’il est important de distinguer les deux aspects. Après rediriger vers type de rééducation de son choix A l’instar de l’IAOM

Domaines d’application

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Bibliographie

Chuang, L., Lian, Y.-C., Hervy-Auboiron, M., Guilleminault, C. & Huang, Y.-S. (2017). Passive myofunctional therapy applied on children with obstructive sleep apnea: A 6-month follow-up. Journal of the Formosan Medical Association,116 (7), 536-541. https://doi.org/10.1016/j.jfma.2016.08.002

Garliner, D. (1977). Myofunctional Therapy. W.B. Saunders Company

Hanson, M. & Mason, R. (2003). Orofacial myology : international perspectives. Charles C Thomas Pub Ltd.

Garliner D. (1981). Interview for the 1st European Congress for Myofunctional Therapy, 30 October-1 November 1981 in Munich. Der Zahnarzt; Colloquium med. Dent, 25(12), 674-683.

Chauvois, A., Fournier, M. & Girardin, F. (1991). Rééducation des fonctions dans la thérapeutique orthodontique. SID.